Evit Breizh dizalc’h en Europa ar pobloù
Pour une Bretagne libre dans l’Europe des peuples
On pourrait croire sans hésitation que cette question pourrait facilement se référer aux élections législatives d’il y a trois mois, où les résultats ont créé plus d’ambiguïté qu’autre chose sur la voie qu’allait prendre la vie politique en France pour les prochaines années, sans parler de l’impact que ces élections pourraient avoir pour la Bretagne, si impact il y avait.
En fait, cette question, en forme de titre, est tirée du numéro de l’Avenir de la Bretagne de Février 1973 (n° 202), et se réfère aux élections législatives qui devaient avoir lieu le mois suivant. Dans son éditorial pour ce même numéro, Yann Fouéré, rappelle qu’en France, l’exercice de la démocratie est devenu plus formel que réel : “Qui peut encore croire à la souveraineté du peuple et autres balivernes sacrées, si cette souveraineté se résume en fait à mettre tous les cinq ans un bulletin dans les urnes…. Quel pouvoir les citoyens ont-ils dans l’intervalle de ces gestes symboliques, de participer à l’exercice de l’autorité et des responsabilités, d’influer sur le gouvernement et l’administration et, en un mot, de s’occuper de ce qui les regarde et qui détermine leur vie de tous les jours ! Pratiquement aucun.”
Plus de cinquante ans plus tard, mis à part la création en 1974 du Conseil Régional de Bretagne, les choses n’ont guère changé. La France reste l’Etat le plus centralisateur au sein de l’Union Européenne. L’éducation, les universités, les pouvoirs locaux tels qu’ils existent, sont tous gouvernés par des normes établies au cœur du pouvoir central. Il en restera ainsi tant que le pouvoir lui-même n’aura pas été redistribué. Alors qu’en Espagne et en Italie, entre autres, les pouvoirs au niveau régional augmentent, la France reste sclérosée dans le jacobinisme du passé. Les effets négatifs de cette situation se sentent dans tous les domaines de la vie économique et sociale, que ça soit le contrôle des ressources financières ou encore l’enseignement du breton au niveau local, avec les difficultés auxquelles les écoles Diwan sont confrontées. Cela continuera tant que les Bretons eux-mêmes n’auront pas retrouvé l’exercice de leurs véritables droits de peuple.
A notre modeste niveau cependant, nous allons forger notre propre avenir avec un renouveau du journal, fondé en 1957 par Yann Fouéré, Per Lemoine et leurs compatriotes. Vous trouverez dans les pages suivantes de ce numéro, la présentation de cette ré-incarnation. Avec ce nouvel élan, nous espérons augmenter nos abonnés et attirer notamment plus de jeunes pour la cause bretonne et les autres ‘nations sans états’ en Europe.
Breizh da Zont - L'Avenir de la Bretagne
Evit Breizh dizalc’h en Europa ar pobloù
Pour une Bretagne libre dans l’Europe des peuples.
Revue bimestrielle