Le Royaume-Uni à la dérive, le « mythe de l’Etat-nation »

par Erwan Fouéré 

Dans son ouvrage “L’Europe aux Cent Drapeaux”, Yann Fouéré évoquait avec éloquence « le mythe de l’Etat-nation » et l’obstacle que cela pose pour la création d’une Europe basée sur les peuples et communautés locales. Tant et si bien que la France est devenu un exemple parmi d’autres des effets néfastes sur le citoyen des systèmes centralisateurs et des conceptions unitaristes, tant du point de vue politique, qu’économique et sociale. Le Royaume-Uni présente aujourd’hui un autre cas qui tourne au désespoir.

 Après le referendum de Juin 2016, où 52% de la population a voté pour quitter l’Union Européenne, contre 48%, surtout dans la jeune génération, qui préférait rester dans l’Europe, c’est maintenant un gouvernement à la dérive qui essaie tant bien que mal de recoller les morceaux. Déjà, le referendum s’est joué sur une nostalgie déplacée de l’ancien empire britannique, avec des hommes politiques tels que le Secrétaire d’Etat aux affaires étrangères, Boris Johnson, qui jouait la carte de la souveraineté britannique et la nécessité que le Royaume Unie retrouve son indépendance. Et voilà que la Première Ministre, Theresa May, en voulant renforcer sa majorité, a sérieusement perdu aux récentes élections législatives anticipées.

 N’ayant plus de majorité au Parlement, elle doit dépendre du soutien d’un autre parti politique pour gouverner. Elle n’a trouvé comme seule solution que de se tourner vers le Parti Unioniste en Irlande du Nord. En se faisant, elle oublie que l’accord de paix de Pâques 1998, qui a marqué la fin du conflit en Irlande du Nord, prévoit que le gouvernement britannique doit maintenir une position neutre dans ces relations avec l’Irlande du Nord. Depuis Janvier 2017, l’exécutif (gouvernement) de l’Irlande du Nord a été suspendu, et des négociations difficiles sont en cours entre le parti républicain Sinn Fein et le Parti des Unionistes pour restituer l’exécutif. Comment ce gouvernement britannique peut-il bafouer si facilement cet enjeu aussi sensible, risquant de remettre en cause un accord de paix qui a valu tant d’efforts de médiation internationale et de sacrifices à des personnes telles que John Hume et Martin Mc Guinness… ?

 

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