Monsieur Blanquer contre le breton

Pennad stur gant Thudry Jigourel

Les écoles associatives Diwan n’avaient pas besoin de ce coup de pied d’âne supplémentaire du ministre Blanquer. Depuis des années, les coups bas à son encontre se succèdent, entraînant sans cesse parents et enseignants à dépenser pour un combat de survie une énergie qui serait bien nécessaire ailleurs, notamment pour promouvoir l’école en breton. La suppression des emplois aidés avait ouvert le bal des attaques des thuriféraires du jacobinisme. Toutes les mesures liberticides liées au Covid, décidées par les ministères parisiens et appliquées par les préfets dans une «région » dont le taux d’incidence est actuellement trois fois inférieur à la moyenne hexagonale, a, en empêchant Diwan de tenir ses traditionnels festoù-noz, foires aux livres etc, considérablement réduit ses rentrées d’argent. Et voici que le ministère français de l’Éducation dite nationale entend réduire le nombre d’heures hebdomadaires d’enseignement du breton à trois par classe à trois par niveau, dès la rentrée prochaine. Et ceci à une époque où l’on sait que la langue bretonne est en danger de disparition et où les autorités françaises devraient conjuguer tous les efforts pour permettre sa perpétuation en considérant que la diversité linguistique fait évidemment partie intégrante de la biodiversité incantée par M. Macron.

Ils étaient plus de deux mille, le 20 février à Brest, et près de 5 000 le samedi 13 mars à Kemper pour réclamer la suppression de ce projet linguicide. Mais le ministère de l’Éducation écoutera-t-il la voix de la raison et du respect de la « différence » ou s’entêtera-t-il dans cette volonté de régression jacobine ? On peut se demander ce que pèse une manifestation pacifique de deux mille puis cinq mille Bretons de bonne volonté face au rouleau-compresseur d’un État qui, aujourd’hui comme hier, rêve de l’éradication des peuples qui vivent sur les territoires qu’il a conquis par le fer, le feu, le mensonge, la corruption et la manipulation. Sans doute faudrait-il qu’ils soient non pas deux mille, mais deux cents mille et que les autorités de la «Région» unissent leurs voix à celles du peuple suffisamment fort pour que Paris les entende.

Ce coup bas - nous y sommes hélas habitués - s’inscrit dans une longue tradition qui va des propos de Barrère de Vieuzac accusant à l’Assemblée Nationale «le fédéralisme et la superstition de parler bas-breton» à ceux de M. Blanquer, toujours lui, reprochant hargneusement à notre député Paul Molac, à propos de son projet de loi visant à protéger les langues des peuples dites «  régionales », de « mener un combat d’arrière-garde ». Car pour M. Blanquer, la protection de la culturo-diversité est un « combat d’arrière-garde ». On croirait entendre les discours de Mussolini contre le piémontais ou de Franco contre le catalan. Que valent alors les paroles de M. Blanquer prononcées à Brest lors de sa visite du 10 janvier dernier ? Il ne suffit pas de lancer un tonitruant « Vivent les langues régionales, vive le Breton !», pour être crédible. Encore faut-il que des gestes forts suivent proclamations et incantations. Pour l’instant, force est de reconnaître que ces gestes forts s’exercent bien plus contre que pour le breton.



Abonnez vous pour recevoir les 6 prochains Numéros de l'Avenir de la Bretagne et soutenir la revue

Suivez nous sur Facebook

Retrouvez nous sur facebookSuivez-Nous sur la page Facebook de l'Avenir de la Bretagne et invitez vos amis.

Cliquez ici

Partagez cette page

Partagez cette page par mail ou sur les sur les réseaux sociaux et faites découvrir l'Avenir de la Bretagne

L'Avenir de la Bretagne

Breizh da Zont - L'Avenir de la Bretagne
Evit Breizh dizalc’h en Europa ar pobloù
Pour une Bretagne libre dans l’Europe des peuples.

 

Revue bimestrielle

  

Abonnez-vous - Contactez-Nous

 
- Mentions Légales - Flux RSS - Site web réalisé par PDS