Les Nations sans Etat continuent de chercher leur chemin

Par Erwan Fouéré

Quand le Bureau des Nations Sans Etats fut créé dans les années 1970, le but était de faire valoir les droits fondamentaux des minorités nationales au sein du continent européen. Avec son siège à Bruxelles, les fondateurs espéraient donner conscience de l’existence de ces minorités nationales à un moment où de nombreux états-nations niaient jusqu’à leur existence même. Rappelons qu’à cette époque l’Espagne sortait à peine de la dictature de Franco, tandis que l’état unitaire et centralisateur de la France battait son plein avec des poursuites judiciaires contre tous ceux qui voulaient tout simplement exprimer leur identité bretonne, basque ou catalane. Les conventions cadres pour la protection des minorités nationales du Conseil de l’Europe ne verront le jour que 20 ans plus tard.

Par contre au Royaume Uni, bien que les assemblées régionales pour les nations qui composaient le Royaume n’existaient pas encore, il y avait déjà une conscience de la spécificité de ces nations avec leurs langues et traditions différentes. Grace notamment aux écrits du professeur Leopold Kohr ( “Is Wales viable”, œuvre adaptée au cas breton “Une Bretagne libre est-elle viable”, publiée par les cahiers de ‘’l’Avenir de la Bretagne” en 1975 ) et la campagne inlassable de Gwynfor Evans, Président du Parti Nationaliste Gallois et grand défenseur du pays de Galles et des autres nations sans états en Europe, il y avait déjà “une méthode d’éducation, de pensée et de raisonnement plus réaliste, plus empirique et en définitive plus réelles que caractérise le monde nordique et anglo-saxon”( citation de Yann Fouéré dans la préface de œuvre précitée.). Il y avait par exemple déjà une chaîne de la BBC en gallois depuis 1964.

En Ecosse, son histoire, sa culture et son droit, qui plonge ses origines dans le droit romain plutôt que le droit commun, lui ont donné depuis des siècles une spécificité qui a graduellement renforcé le soutien pour un statut d’indépendance.

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