Evit Breizh dizalc’h en Europa ar pobloù
Pour une Bretagne libre dans l’Europe des peuples
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Né le 25 mai 1935 à Morlaix, Jean-Louis Latour est décédé le 6 juin dernier à 82 ans, à Redon. Issu d'une famille citadine de marins, traumatisé pendant la seconde guerre par une bombe tombée sur son école (40 enfants morts), et son frère grièvement blessé (2e DB) en 1944, il est pour partie élevé à Plouegat-Guerrand où il s'imprègne de la langue et de la culture bretonnes. Son père, inspecteur des impôts, est muté en 1945 à Redon. Jean-Louis découvre alors le gallo et sa culture. Bac philo à Nantes, il encadre et "instruit" des Français de souche nord-africaine (FSNA) durant son service militaire (1957-60) et approche ainsi la culture musulmane. De 1960 à 71, il est conseillé d'éducation à Vannes.
Mais c'est par la rencontre d'Albert Poulain en 1960 que son destin va se préciser. Collectage de chants du Vannetais-Gallo, membre du Cercle Celtique de Redon et co-fondateur du Groupement Culturel Breton des Pays de Vilaine, un premier disque de chants traditionnels d'Oust et Vilaine, les festoù-noz jusqu'en 1985...
Photo Armor Magazine
De 72 à 95, il est professionnellement directeur du Centre Social CAF de Redon (maîtrise de communication sociale) et parallèlement président de l'office du tourisme de la même ville (Festival les Nocturiales), jusqu'en 2002, à sa retraite.
Breton toujours, il est secrétaire (1965) puis président (1985) de la confédération culturelle Kendalc'h et participe activement à la construction et à l'animation bénévole du centre culturel breton Ti-Kendalc'h à St-Vincent/Oust, avec son épouse Marie-Christine, libraire, qui lui donnera quatre enfants.
Vient l'heure des justes récompenses, Jean-Louis entre au Conseil Culturel de Bretagne dont il deviendra président, succédant ainsi à Per Denez, de 1993 à 2003. Il a obtenu la médaille d'argent du tourisme pour la défense de l'idée bretonne et de sa culture et le collier de l'Hermine de l'ICB en 2003. Mais toujours à la pointe du combat, il intègre le Conseil Economique et Social Régional en octobre 1998 en tant que représentant de la culture identitaire. En 2008 encore, il publie le livre "Châtaignes et marrons en Pays de Redon" (Coop Breizh).
Au delà de cette impressionnante biographie, Jean-Louis Latour demeurera, pour ceux qui l'ont connu, une "forte personnalité", toujours bienveillante pour toute cause défendant le Bretagne et attentif à agir afin de tirer le meilleur parti de toute situation en la faveur de cette dernière, avec intelligence, tact mais aussi volonté et ténacité. Qui aurait pu prédire, voici trois semaines, à la conférence-débat sur l'identité bretonne donnée par Jean-Michel Le Boulanger, à Bains/Oust, lors de la fête de la Bretagne, organisée par le Poellgor Gouel Ballon, que je voyais Jean-Louis pour la dernière fois?
Ra vo Gwenn da Ved, Jean-Louis.
Yann Duchet
Breizh da Zont - L'Avenir de la Bretagne
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Revue bimestrielle