Référendum sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie

 Pennad stur gant Thierry Jigourel

          Emmanuel Macron, l’homme qui bouge plus vite que son ombre et qui se prend pour le nouveau roi de France, a tenu à aller marquer son territoire jusqu’en Nouvelle-Calédonie, rappelant aux citoyens français que le caillou va bientôt se décider librement sur son sort.

          Passons sur les confusions sémantiques auxquelles nous ont habitués ceux qui, à Paris, détiennent la science infuse en même temps que le pouvoir. La Calédonie est l’ancien nom de l’Ecosse, du nom du peuple breton qui l’habitait avant l’arrivée des Scots. Dire la « Calédonie » au lieu de la « Nouvelle-Calédonie » est aussi ridicule que de confondre la Bretagne, la Grande-Bretagne et la Nouvelle-Bretagne, ou encore l’Ecosse et la Nouvelle-Ecosse, le pays de Galles et la Nouvelle Galles du sud... Seconde confusion : entre la citoyenneté et la nationalité. On apprend, en parcourant des sites officiels qu’en novembre 2018, trente ans après les accords de Matignon et 34 après le massacre de 19 indépendantistes Kanaks par les gendarmes français dans la grotte d’Ouvéa, la population passera de la citoyenneté à la nationalité néo-calédonienne. Ce qui en terme de droit international est une aberration : une population se voit en principe reconnaître sa nationalité, au sein d’un Etat, avant d’accéder à une citoyenneté pleine et entière lorsque, de région autonome son pays passe au stade d’Etat indépendant reconnu par la communauté internationale. Mais passons sur ces errements idéologiques typiques d’un Etat où l’on entretient sciemment le confusionnisme pour mieux maintenir les populations dans l’ignorance de ce qui se passe dans les pays normaux.

          L’intérêt de la situation néo-calédonienne est qu’elle invalide et ridiculise totalement le discours officiel de tous les psychopathes du nationalisme et du jacobinisme français, de M. Valls, le Catalan honteux et déculturé, à J-P Chevènement, le «miraculé laïc». Contrairement à ce que chantent comme un cantique tous les ânes confits dans les eaux bénites de «LA» République, l’exemple néo-calédonien nous prouve que la France est capable, lorsqu’elle a le couteau sous la gorge, d’imaginer, à l’instar des pays normaux, des solutions fédérales donc intermédiaires entre le centralisme forcené - celui que subissent Bretons, Alsaciens, Flamands, Basques et Catalans du nord etc- et l’indépendance pure et simple, obtenue dans la plupart des cas au bout d’années de luttes et de souffrances, comme en Algérie.

            En effet, le statut actuel de la Nouvelle-Calédonie - un peu plus de la moitié du territoire de la Bretagne, soit la taille de la Corse - relève de ce que l’on peut qualifier d’«autonomie interne». La Nouvelle-Calédonie, depuis la révision constitutionnelle de 98, est une «collectivité d’Outre-Mer à statut particulier». Elle échappe par conséquent au statut général des collectivités locales. Depuis lors, elle peut voter des «lois du pays» («lois régionales» en langage normal), dans des domaines tels que le droit du travail, le commerce extérieur ou l’enseignement, l’ensemble des compétences régaliennes restant du domaine de l’Etat central. Ce que le gouvernement français, sur son site officiel, qualifie de «début d’autonomie politique», et que, partout ailleurs on nomme autonomie régionale.

            En novembre prochain, la population, Kanaks, Européens de souche et originaires des divers pays de la région, y compris de Tahiti, sera amenée à choisir entre trois solutions : le maintien du statu quo, l’indépendance pure et simple, et enfin, la création d’un Etat associé ou fédéré, statut concocté par le Breton Jean-Jacques Urvoas, et qui s’inspire sans le dire des solutions mises en place par les Britanniques avec le Commonwealth. Rétrospectivement, on regrette que cette voie du bon sens, compte tenu de l’existence de communautés diverses, n’ait pas été envisagée pour l’Algérie. Et on se demande pourquoi elle paraît tellement inenvisageable pour d’autres colonies françaises comme la Corse ou la Bretagne.



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