Autopsie de la «justice » française

 Edito par Thierry Jigourel

En janvier dernier, deux décisions scandaleuses vis-à-vis des peuples ont été rendues par des tribunaux français, creusant un peu plus l’écart entre les citoyens- qualifiés de « non citoyens » par le pouvoir lorsqu’ils résistent- et la technostructure. L’une, rendue par le tribunal administratif de Nantes, déboute l’association Bretagne Réunie de sa demande de référendum et donne raison au président Grosvalet qui avait refusé de donner suite à une pétition ayant rassemblé 105 000 signatures. L’autre, à propos de l’empoisonnement massif des Antillais par l’État français, clôt par un non-lieu, une enquête initiée en 2006. Pour le sang contaminé, il y avait des « responsables non coupables ». A présent il n’y a ni responsables ni coupables. Pour un scandale sanitaire ayant entraîné la mort de dizaines de milliers d’innocents…

 Le citoyen lambda, en France, doute, de plus en plus et de plus en plus bruyamment de la capacité de l’État à assurer son bonheur et le bien commun. Il n’a pas tort de s’interroger et de mettre en cause les fondements mêmes d’une technostructure dont le chef lui-même passe le plus clair de son temps à dire tout, le contraire de tout, à se contredire, puis à traiter ceux qui ne l’ont pas compris, ou ceux qui lui résistent, d’imbéciles, de non-citoyens et d’irresponsables… La même arrogance caractérise M. Macron à propos de la réforme des retraites- inutile selon lui en 2017 avant de devenir absolument nécessaire et « non négociable », qu’en ce qui concerne l’obligation vaccinale qu’il avait promis d’éviter avant de finalement l’imposer à coups de menaces, de mises à pied et d’insultes contre ceux qui refusaient de se soumettre.

 Mais dans un pays où la séparation des pouvoirs est incantée jusqu’à l’absurde, sans doute pour se rassurer, le même citoyen lambda, qui manifeste, vote après vote, sa défiance vis-à-vis de la classe politique et de l’exécutif, reconnaît souvent au contraire une confiance assez magnanime, voire naïve, en la justice. Une confiance trop grande ? Et injustifiée ? C’est une question que l’on peut en effet se poser après les arrêts pris récemment par deux juridictions différentes du pays autoproclamé des Droits de l’Homme.



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