Evit Breizh dizalc’h en Europa ar pobloù
Pour une Bretagne libre dans l’Europe des peuples
PENNAD STUR gant Erwan Fouéré
(écrit avant les élections législatives du 7 juillet)
Dans la célèbre nouvelle de Pouchkine, “La Dame de Pique”, publiée en 1834, la Comtesse Anna Fedotovna a découvert, pendant un séjour à la cour de Louis XV, une combinaison secrète lui permettant de gagner aux jeux de cartes. Un jeune officier découvre le secret, mais finit victime de sa propre cupidité. Est-ce que le Président Macron, avec son coup de ‘poker’ annonçant des élections législatives quelques heures après que les résultats des élections européennes ont été annoncés, aura-t-il trouvé la formule magique pour gagner, ou va-t-il plutôt subir le sort du jeune officier… ? C’est une question que nombreux se posent, car les enjeux sont énormes. La France fait face à un risque majeur d’être divisée entre les deux extrêmes, de gauche et de droite, avec comme victimes, l’Europe des valeurs fondamentales, l’Europe des régions, l’Europe des minorités ethniques, l’Europe fédérale et l’Europe d’espoir.
La France n’est pas la seule à avoir vécu un véritable tremblement de terre quand les premiers résultats des élections européennes ont été annoncés le dimanche 10 Juin. L’autre moteur important de l’intégration européenne depuis sa création, a aussi subi un choc politique avec la montée du parti d’extrême droite AFD en Allemagne, qui a devancé de beaucoup le parti du Chancelier Scholz et sa coalition. Tout comme le Rassemblement National de Marine le Pen et Jordan Bardella, l’AFD se vante de ses positions en faveur de la souveraineté nationale au dépend de l’intégration européenne, sans parler de leur politique pro Poutine et anti aide à l’Ukraine, ainsi que leurs positions incendiaires contre les immigrés. Même chose en Autriche qui aura des élections législatives en automne. Autre déception est la perte de vitesse des partis des Verts un peu partout, malgré que le changement climatique reste un phénomène qui nécessite des actions urgentes.
Certes l’horizon politique de l’Europe pour les cinq prochaines années n’est pas complètement noir. Le raz-de-marée que l’extrême droite populiste avait prédit pour les vingt-sept pays membres de l’UE n’a pas eu lieu, avec même une majorité gagnante pour les partis de centre gauche dans les pays nordiques, ainsi qu’au Portugal et aux Pays Bas, où cependant un gouvernement de coalition de droite va bientôt être en place suite aux élections législatives de l’automne dernier.
Comme l’a souligné la présidente de la Commission Ursula Von der Leyen, “le centre a résisté et a maintenu sa majorité”. Il importe de souligner également que les nombreuses divergences existantes entre les élus de l’extrême droite rendront des coalitions possibles au Parlement Européen plus difficile et peu probables.
Malgré ces quelques lueurs d’optimisme, il est certain que le processus d’intégration européenne et les politiques que l’UE souhaiterait défendre notamment pour faire face au changement climatique et mettre en œuvre les engagements pris lors de l’Accord de Paris en 2015, pour lutter contre l’expansionnisme meurtrier de Poutine, ou pour poursuivre la politique d’élargissement vers les pays des Balkans, sans parler de l’Ukraine ou de la Moldavie, va devenir bien plus difficile. Les partis populistes de l’extrême droite chercheront tous les moyens pour mettre un frein au projet européen pendant ce nouveau quinquennat du mandat du PE qui s’ouvre. Ce sont les partisans d’une Europe fidèle aux principes et valeurs de son fondement ainsi que les communautés et ethnies marginalisées qui en souffriront les conséquences de ce retour en arrière.
Pour reprendre les paroles de notre cher ami récemment décédé Per Lemoine, il va falloir hurler pour faire entendre la voix de la raison et défendre le projet européen. Ca sera notre défi pour les années à venir.
Breizh da Zont - L'Avenir de la Bretagne
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Revue bimestrielle