Evit Breizh dizalc’h en Europa ar pobloù
Pour une Bretagne libre dans l’Europe des peuples
Pennad stur gant Padrig Delorme
« Ce n’est pas la rue qui gouverne ! » avait déclaré en novembre 2004 Jean-Pierre Raffarin, alors premier ministre de Jacques Chirac, déjà à l’occasion d’un projet de réforme des retraites très contesté qui avait mené à des mouvements de protestation d’une rare violence pour l’époque. Pourtant, en démocratie, c’est bien le peuple qui est souverain ! Et qui descend dans la rue, sinon le peuple ? Si ce n’est pas le peuple qui gouverne, alors ce sont les représentants du peuple, les députés. Mais quand les députés disent « non » et que le gouvernement passe outre, on est très proche d’un régime totalitaire. Il ne faut donc pas s’étonner que les citoyens répondent à une violence institutionnelle par une autre violence. Force est de constater que les mouvements de protestations sont sans cesse plus violents d’année en année. Il suffit de voir la détermination des zadistes à Notre Dame des Landes, des opposants au barrage de Sivens, des Gilets Jaunes et jusqu’aux récents affrontements contre le projet de pas moins de 16 méga-bassines dans les Deux-Sèvres qui ressemblaient à des scènes de guerre… Même les « politiquement corrects » manifestations du 1er mai sont devenus des rassemblements de casseurs. On peut bien-sûr reprocher aux protestataires de ne pas accepter des choix faits démocratiquement. C’est ce qui a conduit à l’assaut du Capitole à Washington et du palais présidentiel de Brasilia. La population a de plus en plus une vision individualiste de la politique. L’intérêt personnel est placé trop souvent au-dessus de l’intérêt commun. Mais il est plus difficile de lui jeter la pierre lorsque la voix des élus est muselée par la classe dirigeante.
Manifestation contre la réforme des retraites
à Lorient en mars 2023 (Photo Breizh-infos.com)
Cela-dit, quand la NUPES proclame haut et fort qu’elle s’opposera systématiquement à toutes les propositions de réforme des retraites faites par la majorité, il ne faut pas non plus s’étonner que le 49-3 vienne ponctuer ce dialogue de sourds. Déposer des milliers d’amendements pour bloquer le processus parlementaire a conduit tout simplement à éluder les débats sur les questions les plus essentielles. Que l’on soit pour ou contre la réforme des retraites, on ne peut que s’offusquer de la manière dont la réforme est menée par le gouvernement Macron. Ainsi, faire appel par 11 fois en moins d’un an à un article de la Constitution française instauré au départ pour débloquer une situation de crise mettant la nation en péril, est pour le moins un abus de pouvoir. Un tel mépris de la démocratie, ne peut que légitimement engendrer des actes de violences tels qu’on les a connus dernièrement dans les rues de Rennes, de Lorient ou de Nantes. Il suffirait pourtant que les politiques facent des choix plus pertinents, réfléchis et en adéquation avec les attentes de la population et la réalité pour que les oppositions se facent moins vindicatives.
Aujourd’hui, la Constitution française n’est plus en adéquation avec la société du 21ème siècle et nécessite, non pas une énième révision, mais bien une refonte totale vers une VIème Constitution, fondée sur les principes de la subsidiarité des pouvoirs. Cependant, cette République fédérale, que nous appelons de nos vœux depuis des décennies, nous savons que l’esprit jacobin et égocentrique parisianiste qui gouverne la France depuis plus de 200 ans ne la permettra jamais. Aussi, n’attendons pas plus longtemps pour réclamer, pour la Bretagne, notre propre Constitution, réellement démocratique, garante de nos libertés.
Breizh da Zont - L'Avenir de la Bretagne
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Revue bimestrielle