Sortir de l'impasse

constitutionnelle

Pennad stur par Yann Duchet

Après sept semaines de «consultations» en vue de désigner un premier ministre, le Président Macron reste toujours confronté à un imbroglio politique. Esseulé et impuissant, face au vote des électeurs qui ont donné une majorité relative aux extrêmes, il adopte une posture anti-démocratique en voulant imposer un candidat modéré et consensuel par une improbable coalition. Mais coalition de qui avec qui ? De Lucie Castets du Nouveau Front Populaire et de La France Insoumise, haut-fonctionnaire et directrice financière de la Ville de Paris (!!!) ou du Rassemblement National dont chacun annonce une motion de censure si l'autre est nommé ? Avec qui donc, lorsque le vote centriste est minoritaire ?

 L'absence de majorité absolue à l'Assemblée Nationale – ni même de majorité relative suffisamment imposante – ne permet à aucun des principaux blocs politiques de revendiquer un Premier Ministre issu de ses rangs. Le NFP (193 députés), la coalition présidentielle (160 députés), le RN et alliés (142 députés), chacun est loin de la majorité absolue de 289 députés, alors que NFP et RN ont annoncé chacun un vote de censure (article 49 de la Constitution). La Vème République, régime à prédominance présidentielle, vient de basculer dans une logique parlementaire impossible à manœuvrer et pour laquelle elle n'est pas faite. Au point que LFI parle d'un processus de destitution du chef de l'État (art. 68). Par ailleurs, ressortir les vieilles lanternes politiciennes, telles que Xavier Bertrand ou Bernard Cazeneuve, outre faire fi du vote des citoyens qui veulent le changement, ne marchera pas longtemps dans ce contexte survolté et négatif. Sans oublier que toutes les oppositions n'ont que la prochaine présidentielle en tête, notamment le RN de Marine Le Pen, premier parti en nombre de voix, mais qui n'obtient aucun poste de décision, ni d'ailleurs aucun strapontin et trépigne d'impatience tout comme ses électeurs.

D'ailleurs, la problématique est plus profonde et structurelle car, en dernière analyse, c'est bien la Constitution même de la Vème République jacobine qui nie les coalitions et autres cohabitations de partis qu'elle avait pour but de dépasser pour un pouvoir présidentiel gaullien monolithique et régalien. Nous sommes donc bien en présence d'une crise institutionnelle d'un régime à bout de souffle et devant une impasse constitutionnelle.

Pourtant les défis à affronter ne manquent pas : redressement budgétaire, lutte contre l'immigration illégale et les violences urbaines, réindustrialisation, soutien aux Services Publics (hôpitaux, écoles) ou transition écologique... Et particulièrement en Bretagne, où face à ce fiasco franco-français, le combat pour une autonomie administrative, politique et financière est plus que jamais d'actualité et qu'il faut absolument dépasser cette Vème République. Ce que les électeurs bretons seraient bien avisés de comprendre, en soutenant les initiatives de députés, tel Paul Molac, député breton LIOT (Liberté, Indépendants, Outre-mer et Territoires, 22 députés) ou les candidats du Parti Breton aux divers scrutins. Labour 'zo war ar stern !

La nomination de l'européen Michel Barnier n'est certes pas la plus mauvaise chose, mais combien de temps tiendra-t-il à ce poste et quels seront ses moyens d'action ?



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