Evit Breizh dizalc’h en Europa ar pobloù
Pour une Bretagne libre dans l’Europe des peuples
Pennad stur gant Thierry Jigourel
L’État français est indécrottable. Quelques mois après une visite en Corse lors de laquelle il avait fait preuve d’un mépris et d’une arrogance insupportable vis à vis des élus de l’île de Beauté, Macron récidive. Par la voix de son nouveau «collaborateur», Jean Castex, il nous annonce sa volonté de faire voter par son assemblée godillot un projet de loi contre « le séparatisme religieux ou ethnique ». On comprend que les autorités soient préoccupées depuis des années par la montée de l’islamisme radical et des violences perpétrées au nom de cette idéologie religieuse. Mais alors, pourquoi ne reste-t-il pas sur sa position initiale, elle qu’il avait adoptée le 8 octobre 19 suite à l’attentat contre la préfecture de Paris, lorsqu’il avait condamné l’«hydre islamiste» en déclarant que «dans la République, l’islam politique n’a pas sa place », ce que tout un chacun peut comprendre ?
Dès lors, un projet de loi visant l’Islam, ou l’islamisme politique ne pourrait-il suffire ? D’ ailleurs était-il nécessaire dans un pays où la violence politique ou religieuse tombe déjà sous le coup de la loi ? Et pourquoi englober dans une même réprobation et une même croisade ceux qui veulent imposer un projet de société théocratique et ceux qui veulent «quitter» la République ? Le Gouvernement français répondra peut-être qu’il ne vise ni les Bretons, ni les Corses, ni les Basques, ni les Catalans. On ne le croira pas. Le choix du terme ne peut être innocent dans un pays où justement on a remplacé Dieu par la Nation et l’Église par l’État et dont le dogme de l’unité et de l’indivisibilité de l’État tient lieu à la fois de crédo, de catéchisme et de sourate. On ne le croira pas car il a déjà été capable d’imposer une loi condamnant quiconque «porte atteinte à l’intégrité du territoire national». On le croirait d’autant moins que, depuis quelques années, on assiste, malgré les discours incantatoires et trompeurs de M. Macron sur la nécessité d’une «décentralisation», à un resserrage de tous les boulons du jacobinisme. D’ailleurs Christophe Barbier, directeur de la rédaction de l’Express, sur les ondes de BFMTV le 16 juillet, a avoué candidement, comme si la condamnation de principe de la volonté émancipatrice des peuples allait de soi : cette loi a pour but de criminaliser ET l’islamisme politique ET les combats indépendantistes des Corses, des Bretons et des autres minorités nationales. Sans bien sûr qu’aucune des bonnes consciences autoproclamées parisiennes ne s’offusque de ce rapprochement scandaleux entre une idéologie totalitaire et des combats pour la liberté des peuples.
A ceux qui seraient tentés de nous dire : «Vous exagérez, cette loi n’est pas écrite contre vous», nous rappellerons simplement la loi Toubon faisant du français «LA» langue de la République. Aux défenseurs du breton ou du corse, on avait répondu : «Vous prenez peur pour rien ! Cette loi vise seulement l’omniprésence de l’anglais». Or, depuis plus de deux décennies, c’est derrière cette loi que l’État français se cache pour refuser de ratifier la Charte européenne des langues minorisées. Soyons-en certains, si ce projet de loi liberticide est adopté par une Assemblée aux ordres de monsieur Macron, demain, les tribunaux pourront enfermer quiconque tiendra des propos favorables à l’indépendance, à commencer par les élus corses. La France renouera ainsi avec son passé glorieux et l’esprit de 1793. Ce qui n’empêchera pas ses dirigeants de célébrer le «pays des Lumières et de la Liberté».
Breizh da Zont - L'Avenir de la Bretagne
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Pour une Bretagne libre dans l’Europe des peuples.
Revue bimestrielle