Evit Breizh dizalc’h en Europa ar pobloù
Pour une Bretagne libre dans l’Europe des peuples
Pennad stur gant Thierry Jigourel
Le 18 mai dernier, Daniel Cueff, maire de Langouët, une petite commune - 602 habitants- du pays de Rennes, faisait voter par son conseil municipal un arrêté interdisant l’épandage de pesticides à moins de 150 mètres des habitations de son village.
Le 23 août dernier, poursuivi par l’État français, par l’intermédiaire du préfet, œil et bras de Paris dans les affaires des Bretons, il se retrouvait assigné devant le tribunal administratif de Rennes qui, le 28 août, rendait une décision courue d’avance : son arrêté est frappé d’illégalité au motif qu’une telle décision dépasse le cadre des compétences d’une commune et que le « principe de précaution » sanitaire est du ressort de l’État et de l’État seul.
Entre temps, tout ce que la France compte de bonnes consciences toujours prêtes à sortir leur revolver dès qu’elles entendent le mot agriculture se répandit en soutiens à ce maire « vert » parvenu au Conseil Régional de Bretagne lorsqu’une partie d’EELV décida de servir de supplétif à un Jean-Yves le Drian qui se rêva William Wallace et ne fut que Rohan...
De Charlie Hebdo, qui se fit brillamment remarquer voici cinq ans en montrant sur sa « une » des Bretonnes et des Bretons coiffés de ventouses de toilettes en guise de bonnet rouges au « collectif » Nous voulons des coquelicots, dirigé en sous-main par les amis de Monsieur Mélenchon, tout ce que la France compte d’opposants rabiques à la paysannerie, clame haut et fort son amour à ce nouveau Robin des Champs, qui apparaît sur les photos publicitaires ceint de son élégante écharpe bleu-blanc-rouge. La grande presse qui ne vit que de subventions étatiques, habituellement si silencieuse sur les dossiers bretons, s’alarme subitement. Le Figaro, journal lui aussi rebelle s’il en est, n’hésite pas pour sa part à comparer Cueff à Astérix et Langouët au village des irréductibles Gaulois d’Uderzo et Gosciny. Voilà Daniel Cueff paré pour une statue grandeur nature à la Vallée des saints ! Les représentants de l’Etat, de leur côté montrent une fois de plus une figure pitoyable et se prennent lamentablement les pieds dans le tapis. La ministre française de l’environnement feint de soutenir Cueff alors que c’est son propre gouvernement qui, par l’intermédiaire du préfet, fit saisir le tribunal…
En tout cas, pour l’État et certains de ses lobbies, l’opération est très juteuse. Car pendant que les bobos parisiens vocifèrent en montrant du doigt les «méchants agriculteurs», Areva poursuit, discrètement et sans aucune opposition des professionnels de l’«écologie», la construction du réacteur européen à eau pressurisée, à Flamanville, soit à une petite centaine de kilomètres à vol d’oiseau des côtes bretonnes. C’est qu’il faudra beaucoup d’énergie nucléaire pour faire rouler les voitures «propres» de MMs Macron et Philippe !
Et pendant ce temps-là, surtout, personne, ni sur les plateaux de télévision, ni dans les colonnes des grands journaux, ne pointe du doigt LE vrai scandale : un Etat surpuissant, qui s’attribue TOUS les pouvoirs et qui ne laisse aux communes comme aux régions que des miettes, la portion congrue du pouvoir et des semblants de compétences. Un principe de subsidiarité bien pensé voudrait que la commune jouisse au contraire d’une grande autonomie de décisions, qu’elle ne transfère à la région QUE ce qu’elle ne peut décider à son niveau et que l’État ne contrôle pour sa part qu’une partie des fonctions régaliennes dont l’essentiel, à terme, devrait être confié à l’Europe, à condition que celle-ci soit fédérale et respectueuse des «régions». On est loin du compte.
Breizh da Zont - L'Avenir de la Bretagne
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Revue bimestrielle