Un pays au bord du chaos

Editorial de Thierry Jigourel   

La France est au bord du chaos. D’un côté un peuple qui se lève. Et une situation inédite dans l’histoire contemporaine d’un pays corseté de corporatismes et traversé de réflexes pavloviens de défense d’intérêts et de privilèges acquis. Un vent d’insurrection se lève sur l’Hexagone, qu’on n’a pas vu, pas senti, depuis longtemps. Depuis des décennies affirment les historiens officiels qui brandissent le spectre de mai 68. Mais, mai 68 était une révolutionnette, un aimable chahut d’étudiants chéris du régime. Le mouvement social qui, depuis des semaines, fait trembler un pouvoir devenu fou, est pour sa part, authentiquement populaire... et spontané. Il échappe à la fois aux grandes centrales syndicales engoncées dans la défense d’intérêts de classe et purement catégoriels et aux partis politiques dont certains n’échappent pas à la tentation de le récupérer. En fait c’est au printemps 1788 - lorsque le pouvoir central avait dissout les Parlements de manière autoritaire - qu’il faut remonter pour trouver une telle grogne, une indignation qui secoue toute la société et qui unisse les gens divers et variés, «hétéroclites» dit la presse aux ordres comme elle le disait déjà des Bonnets Rouges en automne 2013, contre un pouvoir de plus en plus sourd, arrogant et méprisant. On sait ce qu’il en advint. Et on ne peut s’empêcher d’y penser lorsque l’on entend M. Griveaux, porte-parole du gouvernement, accuser les manifestants d’être des «factieux» qui voudraient «détruire la République», avant de les comparer, sans rougir - pourquoi se gêner ?- aux ligueurs du 6 février 34. On ne peut s’empêcher d’y penser lorsqu’on voit un gouvernement aux abois, si laxiste vis à vis des casseurs des banlieues ou des éléments ultraviolents des black blocks, utiliser contre son propre peuple des véhicules blindés militaires et des armes capables de provoquer des blessures de guerre. On ne peut s’empêcher d’y penser lorsque l’on sait que les flash-balls et autres moyens disproportionnés utilisés par les forces de répression ont fait des dizaines de mutilés et de blessés graves dans une population légitimement excédée par les ponctions toujours plus lourdes d’un Etat devenu vampirique. On ne peut s’empêcher d’y penser lorsque l’on entend le président de la République, s’adressant aux Français le 31 décembre, s’en prendre à des «foules haineuses» dont le seul tort est de réclamer un peu de justice sociale et un allègement de l’insupportable pression fiscale étatique. Il est juste, alors, de comparer ce mouvement aux prémices de 1789. Ceux qui, bourgeois et hauts fonctionnaires, devinrent, comme il y a deux siècles, califes à la place du calife auront-ils un jour des comptes à rendre ? Devront-ils, à leur tour, faire le deuil de leurs privilèges ? C’est à souhaiter.

   Quant aux Bretons, dans cette grande et salvatrice colère populaire, dans cette fronde antifiscale, ils seraient fondés à réclamer le respect du «traité» de 1532, lequel spécifiait qu’ils ne verseraient au pouvoir central que les impôts librement consentis par leurs institutions nationales. Et à exiger le respect de la volonté populaire en matière de référendum d’initiative populaire. Celui qui les concerne directement, actuellement, porte évidemment sur la réunification du pays. Une consultation souhaitée par 105 000 habitants de Loire-Atlantique et par les deux tiers de la population en général, et que M. Macron et le gouvernement d’Edouard Philippe, avec leur respect habituel pour le peuple, ont évidemment balayé d’un revers de manche.

   Face à un tel mépris, et faute de réponses à leurs demandes, l’unique solution, pour les Bretons, sera le Breizit et la sortie d’un Etat devenu depuis longtemps totalitaire et qui vient de nous rappeler, insultes, menaces, triques, matraques, gaz, armes de guerre et arrestations arbitraires à l’appui, qu’il sait aussi être royalement autoritaire, au nom, évidemment, des «valeurs de la République». Poutine, et Pinochet dans sa tombe, doivent en pâlir d’envie… Bloavezh mat !



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