Vers une ratification de la charte des langues régionales?

Depuis sa rédaction, en 1992 par le Conseil de l’Europe, la Charte européenne des Langues Régionales n’a toujours pas été ratifiée par la France, mais seulement signée en 1999, donc pas appliquée. Force est de constater que le pays autoproclamé des Droits de l’Homme, crispé sur un repli identitaire d’un autre âge, figure en la matière dans le peloton de queue de l’Union. La ratification de la charte figurait pourtant dans les promesses de campagne de Hollande... en 56ème place sur 60. Ce qui prouve l’importance que lui et sa garde rapprochée accordent à ces langues, pourtant considérées comme partie intégrante du « patrimoine » de la France. Hollande, à peine élu, s’était empressé de proclamer que cette ratification était impossible en raison de l’opposition du Conseil d’Etat avant, sur fond de révolte des Bonnets Rouges, de ressortir cette vieille promesse qui n’engageait, comme souvent en France, que ceux qui y crurent. Aujourd’hui, à moins de six mois des élections régionales, et après avoir fait passer aux forceps une loi régionicide digne du père Ubu, le monarque de l’Elysée et son petit dictateur en herbe de premier ministre, nous font de nouveau miroiter la ratification de ce document dont la France n’a, lors de sa signature, validé que 39 points sur 98… Et ils nous annoncent la tenue d’un Congrès nécessaire pour modifier la Constitution - et donc signer le document ! - depuis que le super jacobin Toubon y fit inscrire en lettres d’or «La langue de la République est le français». LA langue de la République, à l’exception des autres, forcément, dans un pays où on reste persuadé que les langues s’excluent les unes les autres et que le bilinguisme et le plurilinguisme sont des reculs culturels par rapport au monolinguisme. Doit-on croire ces engagements pris à une période où, après une raclée aux «départementales», le PS craint de perdre la gestion de plusieurs des désormais 13 hyper-régions technocratiques ?

   Le Congrès - à quelle échéance ?- devra alors se prononcer à la majorité de 3/5ème en faveur de cette modification constitutionnelle. En raison de l’opposition idéologique qui rassemble des élus de gauche comme de droite opposés à la conception d’une «République » respectueuse des diversités, le résultat est hélas loin d’être acquis. Déjà, certains lobbies d’ultras jacobins hurlent à la «destruction» de la France induite par un alignement de sa politique sur ses voisins européens. Le FN, par la voix de F. Philippot, rejoint le Front de Gauche dans cette peur devant la reconnaissance de l’autre. Avec les mêmes mots et les mêmes discours. Et il y a fort à parier qu’au moment du vote, les députés extrémistes, unis dans leur conception d’un Etat hérité de Marat et si proche de celle de Mussolini et de Franco, seront ralliés par de fortes cohortes de jacobins de tout crin...



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