BREIZH DA ZONT -
L’AVENIR DE LA BRETAGNE

Législatives 2017: les raisons d'un échec

 L'analyse des résultats des dernières législatives dans les 5 départements bretons fait ressortir 5 faits essentiels : 1-l'importance de l'abstention, moindre néanmoins que la moyenne française. La Bretagne garde un certain esprit civique. 2-La vague "Macron" domine presque partout, confirmant là encore l'esprit légitimiste et conformiste de l'électorat breton. 3-Le tsunami qui a emporté le Parti Socialiste et dans une moindre mesure Les Républicains. 4-L'échec persistant de l'implantation du FN. 5-L'échec patent de l'expression de la "revendication bretonne".

 L'échec de la revendication bretonne

Les chiffres parlent d'eux même lorsque l’on additionne les pourcentages obtenus par "Oui la Bretagne" et la coalition "100% Bzh" ; Côtes d'Armor : 2,35 % ; Finistère : 4,04% ; Ille et Vilaine : 1,34% ; Loire-Atlantique : 1,75% ; Morbihan : 2,72%. Christian Troadeg a été éliminé dans la circonscription de Carhaix-Chateaulin et le Parti Breton a perdu son pari de "frapper un grand coup" avec son apparition dans l'espace politique breton.

Une analyse plus fine de ces chiffres dérisoires montre une prédominance de « Oui la Bretagne» en Breizh Izel et l'inverse en Breizh Huel pour la coalition menée sous ce qui aurait du être la seule bannière bretonne : « 100% Bzh ». A quoi attribuer la responsabilité de cet échec ? En tout premier lieu aux ambiguïtés, aux maladresses diront les plus indulgents, aux manquements, aux engagements pris, diront les plus lucides, venues du Parti Breton et de son deal avec la nébuleuse A.E.I. En effet, contrairement aux engagements pris lors d'une réunion tenue à Vannes en Janvier 2017 qui visait à faire se présenter 4 organisations sous la bannière 100%Bzh, Strollad Breizh a rétropédalé et a voulu, dans une majorité de circonscriptions, se présenter sous son seul nom. Pour ajouter à la confusion, certains candidats se sont présentés sous l'étiquette A.E.I. ! Le bulletin de vote, outre son aspect peu esthétique, contribuait encore plus à réduire la visibilité de notre courrant de pensée. Un décompte précis indique que cinq candidats seulement se sont présentés sous l'étiquette 100% Bzh avec une ligne politique claire : le fédéralisme.

 Il est juste d'ajouter que les habitudes du Ministère de l'Intérieur français de présenter pêle mêle les candidats sous l'étiquette banalisée "régionaliste" ne contribue pas à faciliter les choses pour les électrices et les électeurs. Autre erreur : beaucoup de candidats n'ont pas compris que se présenter aux législatives n'était pas la même chose que de se présenter aux régionales. Certains d'entre eux ont fait preuve de trop d'amateurisme et ce n'est pas avec le simple matériel de propagande fourni par l'A.E.I. que l'on pouvait espérer susciter l'intérèt de l'électorat breton.

 Handicap supplémentaire : alors que la presse nous a convenablement traités, les médias audiovisuels régionaux nous ont scandaleusement ignorés, privilégiant la "bande des cinq". Un comble pour un service public payé avec nos impots. Nous même, à l'AFB-EKB, n'avons pas été sans faiblesses : nous n'avons pas été assez vigilants sur les implications du R19 et ses conséquences sur la présentation des documents aux électrices et aux électeurs. Autre manquements, sur les affiches de nos candidats, le logo 100% Bzh (Bretagne) n'était pas assez mis en évidence, et le slogan en langue bretonne, pour certains, a été occulté alors qu'il avait été envoyé au maquettiste.

 Un engagement militant

 Ces réalités désagréables une fois énoncées, nous n'aurons garde de saluer le dévouement des militant(e)s qui ont constitué les équipes autour des candidats, de saluer le courage de ces derniers, en n'oubliant pas les efforts qu'ils ont du faire vu les obstacles auxquels ils ont été confrontés, de remercier ceux qui, par leurs dons, ont financé la campagne. De la même façon, il faut aussi remercier les membres du P.B. qui ont parfaitement joué le jeu tant en leur qualité de suppléant(e) ou d'indispensables aides à la logistique (collages, distribution de tracts, présence sur les marchés…). Tous ces efforts conjugués ont permis de gagner en expérience quant aux dures exigeances du combat électoral. A contrario, on a du déplorer les "abonnés absents" de certains autres autoproclamés "coordinateur de campagne".

Pistes pour l'avenir

Ce constat, sévère mais lucide, ne doit pas nous décourager face à un paysage politique en pleine mutation. Il nous faudra dans les prochains mois surveiller les déclarations et mouvements de ces nouveaux visages propulsés sur la scène politique par la vague macroniste. Il faudra savoir dialoguer, ce qui ne signifie en aucune façon renier nos idées mais bien construire un nouveau socle pour le mouvement politique breton. Etudier sans complexe d'autres pistes pour nous insérer dans des forces plus larges, implantées au niveau européen. Il s'agira de réfléchir à toutes ces pistes afin de bâtir une stratégie innovante pour l'avenir.

 C'est à cette journée de réflexion que nous invitons toutes celles et tous ceux, sans exclusive, que celà intéresse. Cette rencontre aura lieu en août prochain autour d'une bonne table en centre Bretagne.

Nous invitons chacun(e) d'entre vous à vous s’inscrire dés maintenant auprès du secrétariat du journal :

16 RUE DE LA MADELEINE

22 200 GWENGAMP

0981 73 00 40

 Synthèse élaborée à la suite des contributions d'une quinzaine de militant(es)s.

 Jean-Louis Le Mée

Pdt de AFB-EKB